Concernant la durée, la fréquence, le nombre et le suivi des sessions AIT, par le Dr Bérard

Il y a plus de 40 ans, lorsque je traitais ma propre surdité avec l’appareil Tomatis sous la direction de Tomatis lui-même, il n’y avait absolument aucune règle, ni pour moi ni pour les autres patients. Chaque séance peut durer 1, 2 ou 3 heures, et cela peut être tous les jours, tous les 2 jours, chaque semaine, 2 ou 3 fois par jour, pour un total de 50, 100, 150, 300 séances. 

Après avoir construit mon premier appareil d’entraînement à l’intégration auditive (AIT), et en raison du manque d’uniformité avec la méthode de Tomatis, j’ai décidé de déterminer la meilleure façon d’obtenir les résultats optimaux, dans un minimum de temps, tout en considérant les différents aspects de le problème. Pourtant, j’ai toujours été préoccupé par l’efficacité.

J’ai dû prendre en compte : la durée minimale pendant laquelle mes patients ou leurs parents devraient séjourner dans un hôtel ; le temps minimum qu’ils passeraient dans mon bureau ; le minimum de fatigue et de stress dû au traitement lui-même ; le montant minimum qu’ils devraient dépenser pour mon traitement, mon hébergement, etc. Mais, bien sûr, mon véritable objectif était d’obtenir les meilleurs résultats pour mes patients. 

Ma procédure a été déterminée grâce à une analyse systématique des changements dans les audiogrammes de mes patients. Je peux dire que j’ai essayé presque toutes les possibilités, en fonction de leur âge et de leur diagnostic et du fait que certains patients habitaient à proximité de mon cabinet à Annecy alors que d’autres habitaient à 30 kilomètres ou plus d’Annecy. 

Qu’est-ce qui devrait être fait? Une séance, deux séances, trois séances dans une journée ? Séparés les uns des autres, 1, 2, 3, 4 heures ? Des séances d’1/2 heure ou d’1 heure ? Des séances tous les jours, ou tous les 2 jours, ou tous les 3 jours ? J’ai d’abord commencé par donner à mes patients un total de 50, puis 30, puis 25, puis 20 séances, afin de diminuer le coût du traitement lui-même et les autres dépenses. 

Après 5 ans de tests, j’avais constaté que les meilleurs résultats étaient : deux séances par jour, chaque séance d’une durée d’une demi-heure, séparées d’un minimum de 3 heures, et pendant 10 jours de travail consécutifs ; l’interruption maximale étant le week-end de 2 jours. 

Même en appliquant strictement ces règles, des circonstances particulières (p. ex., patients venant de l’extérieur de la ville, problèmes familiaux) m’ont parfois obligé à modifier ma procédure afin d’accommoder ces personnes. Je peux dire que ce faisant, cela a toujours conduit à une aggravation de leur état. Les problèmes: 

— des traitements plus courts ont entraîné une rechute par la suite 

— l’augmentation de la fréquence, du nombre, de l’espace-temps des séances entraînait souvent une dégradation de leurs audiogrammes ; c’est-à-dire que leur système auditif semblait saturé. 

J’ai été informé, soit par mes stagiaires eux-mêmes, soit par certains de leurs patients qui m’ont écrit pour obtenir des conseils, que certains utilisateurs de ma méthode avaient modifié ma procédure en augmentant ou en diminuant le nombre de séances d’écoute, la durée des séances, en incluant « séances de rappel » mensuelles ou bimensuelles ou autres modifications. 

Attention, je n’ai absolument aucun gain personnel à écrire cet article. Ma méthode est basée sur des milliers de patients et déterminée par l’analyse de milliers d’audiogrammes. Ainsi, je pourrais moi-même supposer que les problèmes ci-dessus ont été provoqués par certaines modifications. Je déclare cela en raison de l’importance de mes clients pour moi et de ma réputation. 

En revanche, les utilisateurs de l’AIT qui tentent de modifier ces règles, certainement avec une volonté honnête d’obtenir de meilleurs résultats ou d’accommoder leurs patients, porteront atteinte à leur réputation ainsi qu’à leur « propre » méthode. 

Docteur Bérard